Tarifs de l'électricité
hausse annoncée en août 2010

Les tarifs réglementés de l'électricité vont augmenter de 3%; une hausse annoncée en ce début août 2010. Il est clair que cette hausse va affecter la consommation des français car leur facture d'électricité est pratiquement incompressible. Sauf à réduire la consommation par des économies de chauffage, des investissements dans l'isolation des bâtiments ou dans le photovoltaïque sur toiture - puisque la production d'électricité par ce moyen est fortement subventionnée. En dehors de cela, il faudra donc répercuter la hausse de la facture d'électricité par une diminution des dépenses sur d'autres postes.

Les raisons de la hausse des tarifs qui nous est présentée comme inéluctable depuis des mois, sont multiples; les liens de droite permettent de les comprendre. En voici un résumé.

Pourquoi l'électricité augmente-elle de 3% alors que la France produit 75.2% (2009) de son électricité par la voie nucléaire soi disant la moins chère du monde (lien source AIE/OCDE table 13). Je ne comprends pas pourquoi sur les factures d'EDF il est écrit que la part du nucléaire est de 82.9% en 2008. Les statistiques de l'agence internationale de l'énergie sont celles qui sont fournies par les différents pays. Les chiffres de la part du nucléaire dans la production d'électricité sont différents selon les sources.

Selon l'AIE la source qui me paraît la plus fiable, la part du nucléaire est de 75.2% en 2009; mais elle est de seulement 25% pour l'ensemble de l'Europe (lien source AIE/OCDE table 2). Dans les autres pays de l'Europe la part des combustibles solides - charbon, pétrole et gaz est prépondérante.

L'électricité n'est qu'une partie de la l'énergie totale consommée. En part de l'énergie primaire utilisée, le nucléaire en France s'élève à 42.7% en 2007 (lien). Les transports sont le principal consommateur de produits pétroliers (lien). Ce graphique montre l'évolution de la consommation d'énergie par secteurs - industrie, transports et autres - entre 1973 et 2007. L'industrie a diminué en relation avec la désindustrialisation et la hausse de l'efficience énergétique; les transports ont fortement augmenté en relation avec la croissance du PIB et sa dépendance des transports; le résidentiel privé, commercial et public a fortement augmenté par la consommation d'électricité - principalement d'origine nucléaire en France.

Par comparaison les liens ci-dessus sont donnés pour l'Allemagne:

  • Balance énergétique. On voit que le nucléaire ne représente que 11% de l'énergie primaire (42.7% en France).

Le graphique qui montre l'évolution de la consommation d'énergie par secteurs - industrie, transports et autres - entre 1973 et 2007 montre une forte baisse de la consommation d'énergie des autres secteurs par rapport à une forte hausse en France (lien) . L'industrie a diminué en relation avec la désindustrialisation et la hausse de l'efficience énergétique; les transports ont fortement augmenté en relation avec la croissance du PIB et sa dépendance des transports; le résidentiel privé, commercial et public a fortement baissé; l'électricité est principalement d'origine fossile (lien source AIE/OCDE table 14) - 64.6%, principalement le charbon (lien).

L'énergie électrique est l'objet d'échanges entre les pays de l'Europe via un vaste réseau de lignes interconnectées. Les prix s'établissent en fonction de considérations de marché.

Les énergies primaires - charbon, pétrole, gaz et uranium (yellow cake) - sont des matières premières importées pour ce qui concerne la France. Seules l'énergie hydraulique et les énergies renouvelables sont d'origine autochtone. Cela signifie que leur prix dépend des lieux de production et des marchés.

Le marché français de l'électricité a été libéralisé dans le cadre européen (voir rapport Champsaur). La production est libéralisée; le transport et la distribution sont sous monopole d'ERDF filiale d'EDF à 100%. Le gouvernement français a maintenu des tarifs réglementés TARTAM (lien) .

En conclusion, cet article de l'Expansion datant de janvier 2010, résume tout ce qui est dit.

Entre temps, la loi NOME a été votée en 2011(lien)
La loi Nome n'a pas pour objet la fixation des tarifs de l'électricité; mais elle crée un dispositif qui, sous le nom d'Accès Régulé au Nucléaire historique (Arenh), oblige EDF à vendre jusqu'à un quart de la production de ses centrales nucléaires à ses concurrents: GDF Suez, Poweo, Direct Energie, etc. lesquels ne parviennent pas jusque maintenant à s'implanter sur le marché de l'énergie, car l'énergie électrique produite et vendue aux français par EDF est trop bon marché.


Mis à jour le 03/09/2011