AVANT-PROPOS

Les entreprises sont au coeur des activités de production de tous les biens et services que les sociétés humaines consomment pour satisfaire leurs besoins. Selon l'histoire du développement des différentes communautés, organisées en Etats et dotés d'organisations sociales économiques et juridiques propres, la nature et le mode de fonctionnement de ces entreprises varient sur le plan "institutionnel". Il y a ainsi des entreprises privées et des entreprises publiques.

Voir document "Comment l'étude des structures industrielles peut-elle être scientifique ?

Pendant une grande partie du 20ème siècle, et principalement pendant les 4 décennies qui ont suivi la fin de la deuxième guerre mondiale entre les nations démocratiques groupés autour de la Grande Bretagne, les Etats Unis et la France d'une part, l'URSS d'autre part, en guerre avec l'Allemagne et le Japon, le monde était divisé en deux camps idéologiques: le capitalisme et le communisme. Un "rideau de fer" séparait les deux camps et ceux-ci s'affrontaient sur les plans militaire et économique pour exercer leur influence dans différentes parties du monde. C'était la "guerre froide", car on n'était pas tout à fait en guerre, mais les deux camps exerçaient une "course aux armements", toujours plus perfectionnés, pour assurer leur sécurité et leur hégémonie. C'est dans ces conditions que les Etats-Unis ont pris la tête du camp capitaliste et ont acquis aujourd'hui une position dominante dans la plupart des domaines: scientifique, technologique, militaire et économique.

Au cours du 20ème siècle, les activités de production de biens et services se sont considérablement accrues, particulièrement dans les dernières décennies du siècle après la fin de la deuxième guerre mondiale. On peut parler d'une véritable explosion dans tous les domaines: scientifique, technologique, économique et militaire. Cette explosion des activités s'est produite principalement dans les pays d'Europe occidentale sous l'impulsion des Etats-Unis, dans ses extensions ex-colonies de peuplement, que sont les Canada, l'Australie, la Nouvelle Zélande, et aussi le Japon et les pays de l'Asie du Sud-Est.

A la fin des années 1980, l'Union Soviétique, bâtie par 70 ans de communisme s'effondra et rejoignit le camp du capitalisme et de l'économie de marché. Depuis lors, les conditions sont propices pour l'extension mondiale de l'économie de marché. Et on assiste aujourd'hui à l'explosion économique de la Chine et de l'Inde d'une part et au phénomène de la "mondialisation", c'est à dire de la volonté de participation d'un nombre croissant de pays à l'économie de marché, les entreprises pouvant installer des usines et des ateliers de fabrication partout dans le monde. Lors de la guerre froide, ceci était quasiment impossible; les entreprises des pays capitalistes ne pouvaient pas s'établir dans des pays sous influence communiste. Exemple, la Tanzanie, ou l'Inde au moment de la politique d'import substitution ou du schéma de développement autocentré des "collaboration agreements"...

Quelque soit le régime politique qui fixe les règles de fonctionnement économique, toutes les entreprises sont confrontées à des contraintes. Il s'agit d'abord du volume de la production et des prix de vente, de la qualité et de la durée de vie des produits, mais aussi des matières premières et des consommations intermédiaires nécessaires, des autres facteurs de production dont la main d'oeuvre et les charges sociales, des technologies mises en oeuvre et de l'évolution de celles-ci avec la recherche et développement et l'innovation.

Toute cette croissance économique a été motivée par la recherche d'amélioration de la qualité de vie en matière de santé, d'éducation, de bien-être matériel, de loisirs, etc... pour les populations. Sur le plan technique cela concerne le développement de la production d'énergie, électricité et pétrole, les transports: routiers, ferroviaires, aériens et maritimes, et leurs infrastructures, les équipements ménagers et de loisirs, l'informatique et les communications... Ces progrès ont nécessité l'extraction croissante de ressources minières de toutes sortes: énergétiques (charbon, lignite, pétrole, uranium), fer et ses métaux d'alliage, métaux non ferreux (cuivre, plomb, zinc, étain), métaux précieux (or, argent, platine, palladium), phosphates potasses et sels, et bien d'autres encore notamment les minéraux industriels (calcaires, chaux, kaolins, argiles).

Pour atteindre des objectifs de production d'un bien, en volume, en qualité et en durée de vie c'est à dire de manière durable, et contribuer ainsi à satisfaire les besoins du marché pour ce bien, sans appauvrissement c'est à dire sans consommer des ressources de la collectivité produites par ailleurs mais au contraire en les augmentant, l'entreprise a besoin d'être rentable économiquement, c'est à dire qu'elle doit d'abord assurer l'équilibre de ses dépenses et de ses recettes.

Cette rentabilité résulte de la confrontation de l'ensemble de tous les coûts, et des revenus générés par la vente de la production sur le marché, au prix fixés par celui-ci, dans le cadre de l'équilibre entre la demande et l'offre, et de la concurrence avec les éventuels producteurs du même bien, lesquels peuvent avoir des coûts différents et donc être capables d'accepter un prix de vente différent. Le prix de marché s'établit alors par la confrontation des offres des producteurs avec des demandes des utilisateurs, jusqu'à obtenir un équilibre des transactions.

Dans le domaine minier qui nous intéresse ici, ces mécanismes sont bien connus maintenant. L'exemple le plus typique est celui du cuivre auquel je me réfèrerai le plus souvent.

L'évaluation de la rentabilité d'un projet d'investissement sur une période d'évaluation définie en nombre d'années, peut se faire de plusieurs manières qui seront examinées ci-après:

  1. la méthode du taux de rentabilité interne (TRI) du capital investi dans le projet
  2. la méthode de la valeur actuelle nette (VAN) de la marge dégagée par le projet;
  3. la méthode du tableau financier simule les comptes financiers du projet de manière comptable et aboutit au tableau des sources et emplois de fonds dont le solde est le cash-flow net; c'est le surplus monétaire qui est à la disposition de l'entreprise et qui lui permet d'assurer la rémunération du capital propre des propriétaires, son équilibre financier et sa croissance;
  4. la méthode du temps de retour sur investissement (payback period) et du taux de rentabilité externe;
  5. on examinera dans une cinquième section la synthèse des méthodes du TRI et de la VAN
  6. enfin, la rentabilité économique d'un projet pour l'économie d'un pays, sera abordée en section 6.

précédent

haut

Suivant

Mis à jour le 05/01/2016 Ceseco2016