Simone Wapler | Chronique Agora "J'ACCUSE" note de lecture

J'ai publié sur mon blog pierreratcliffe.blogspot.com cette étude de Simone Wapler de la chronique Agora [lien]. Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Irresponsabilité, incompétence, corruption,
manipulations, mauvaise gestion...
... et maintenant, ils voudraient
que ce soit VOUS qui payiez ?!?
 

Cette longue étude décrit avec lucidité la situation de la France; une situation décrite depuis des années par de nombreux auteurs: rapport Camdessus, rapport Pébereau, rapport Stiglitz, Sen, Fitoussi, rapport Attali, et les multiples rapports de la Cour des Comptes. Tous ces rapports s'entassent dans les bureaux de l'administration française.

Déficits récurrents depuis 40 ans par excès de dépenses publiques par rapport aux recettes fiscales; dette croissante d'année en année; une dette qui atteint désormais près de 100% du PIB et dont les intérêts représentent 4.3% (2010) du PIB même aux taux d'intérêts très faibles . Le risque est l'implosion du pays si les taux d'intérêt s'élèvent. Implosion car il n'y a que deux moyens de résoudre le problème de la dette: l'inflation ou le défaut (partiel ou total); dans les deux cas les épargnants - ceux qui ont placé leurs économies dans des bons d'état - perdent tout ou partie de leur capital gagné par leur travail; et ce au profit de l'état, comme au Moyen-Âge et sous la Royauté absolue.

Alors Simone Wapler donne 3 conseils à ceux qui ont des économies placés dans des produits d'épargne au cas où cette implosion se produirait:

1. se débarrasser des bons d'état français
2. acheter de l'or valeur refuge
3. acheter des valeurs liées aux matières premières.

Voilà résumé ce long texte. Que faut-il en penser?

Il n'y a que 5 façons de traiter le problème des déficits:

Les déficits récurrents durent depuis 1973, année où la banque de France a cessé de financer les déficits de l'état (sous Pompidou-Giscard); La loi n°73-7 du 3 janvier 1973 a imposé qu'ils soient financés par les marchés financiers, moyennant intérêts.

1: Augmenter les recettes fiscales par les impôts
2: Réduire les dépenses publiques
3: Créer de la monnaie à partir de rien
4: Emprunter sur les marchés financiers auprès des épargnants.
5: Vendre des actifs d'état: entreprises publiques,
   participations minoritaires, terrains.

1:Augmenter les recettes fiscales par les impôts: Si l'état augmente trop les impôts, comme aujourd'hui en 2013-2014, il s'expose à des comportements d'échappement de la part des contribuables. L'assiette diminue, les gens réduisent leur activité, les contribuables fuient... bref les recettes diminuent ; c'est l'effet Laffer.
Les socialo-marxistes disent que l'on ne taxe pas assez les "riches"; mais les "riches" créent la production donc les emplois; trop les taxer a un effet négatif sur l'activité, l'investissement, donc la production et l'emploi.

2: Réduire les dépenses publiques: Les dépenses publiques sont difficiles à réduire car il y a une imbrication complexe avec tous les acteurs de l'économie et les dépenses publiques servent à 45.3% à la redistribution et au social. 56.6% du PIB 2010 (1934G€) sont les prélèvements fiscaux totaux de l'état, dont 45.3% pour les prestations sociales, 5.6% pour les investissements, 10.1% pour des subventions diverses, et 4.3% pour les intérêts de la dette [voir lien 2010].
56.6% du PIB signifie que 43.4% du PIB correspondent à la production marchande soit 839G€; la production de tous les biens et services produits par les entreprises de toutes tailles, cad. l'industrie de productions manufacturières, l'industrie des transports et l'industrie de la distribution. Toute la population française vit sur la "bête" de 839G€. Schématiquement, quand une entreprise crée pour 100M€ de produits et/ou de services qui lui sont achetés par des ménages ou d'autres entreprises, elle en distribue 56.6% à l'état et en garde seulement 43.4%; elle doit payer ses personnels à proportions de leurs qualifications et de leur rareté. Et ce qui lui reste sert à maintenir son capital en l'état, ou si la demande est là à le moderniser ou l'accroître pour répondre à cette demande. C'est là que se situe le problème de la compétitivité et des marges de nos entreprises.

3: Créer de la monnaie à partir de rien: Il y a une erreur dans le texte de Simone Wapler: elle explique que la BCE et les banques créent de la monnaie, que les dépôts des épargnants servent aux crédits. En réalité dans le régime de monnaie scripturale qui prévaut aujourd'hui, ce sont les crédits qui - principalement - créent les dépôts et non l'inverse. Les bilans des banques indiqués [lien] ont grossi non à cause de l'épargne des ménages et entreprises, mais à cause des crédits que les banques leur accordent sous le contrôle de la banque centrale la BCE et sous garantie d'actifs existants ou à venir. Ces crédits correspondent aux achats immobiliers, aux crédits à la consommation, aux investissements des entreprises...
Le bilan des banques est directement lié à la masse monétaire: celle-ci se caractérise par 3 agrégats: M1, M2, M3. M1 correspond à la monnaie fiduciaire c.a.d billets de banque et pièces plus les dépôts à vue des comptes en banque; M2 c'est M1 plus les dépôts à moins de 3 ans; M3 c'est M2 plus les pensions, les OPCM et les titres de créances à moins de 2 ans. [graph: masse monétaire 2009 euros BCE]

4: Emprunter sur les marchés financiers auprès des épargnants: Les épargnants achètent des bons d'état pour placer leurs économies; mais les banques achètent aussi des bons d'état. Là aussi ce sont les crédits accordés par les banques qui permettent ces emprunts. Agence France Trésor.

5: Vendre des actifs d'état. Mais l'état est hésitant à le faire par pur de l'opinion publique [lien]

La France est donc en situation dangereuse. Tout gouvernement fera tout pour éviter l'implosion. C'est le sens de l'inflexion "social-libéral" du gouvernement socialiste de Hollande, du pacte de responsabilité, et des discours de ce début d'année. Mais ce gouvernement est socialiste et toutes ses actions démontrent que nous sommes dans une voie menant au totalitarisme.

En 2014 la courbe va s’inverser: Il ne s’agit pas de la courbe du chômage, évidemment. Les socialistes, résolus et prompts à détruire la société, ont été incapables de la moindre réforme de nature à réduire le chômage. La courbe qui va s’inverser, c’est celle de l’étatisme. En 2014 les Français vont enfin le comprendre : l’Etat n’est pas la solution, c’est le problème... Lire...

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Mis en ligne le 25/01/2014