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Le bâteau France est à sec et François Hollande attend que la marée remonte.

Quand on est à sec après la marée descendante, l'angoisse est l'attente que la marée remonte et que le bâteau flotte à nouveau. Le bâteau France est à sec et François Hollande attend que la marée remonte. Mais la marée remontera-t-elle jusqu'à remettre le bâteau à flot? La France ne se serait-elle mise à sec au moment des marées de vives eaux du siècle?

Tous les indicateurs économiques, politiques et sociaux sont au rouge et ceux qui le sont le moins, le deviennent de plus en plus. Les derniers sondages d'opinions des français sont le reflet de cette situation, dont celui de Nice Matin commandé à CSA [lien]. En large majorité, les français sont mécontents et inquiets, mais pas tous pour les mêmes raisons; il est révélateur que l'opinion pense que Sarkozy, donc l'UMP, ne ferait pas mieux (6 français sur 10).

Il est de plus en plus évident que les dirigeants politiques et les intellectuels ne savent pas quoi faire pour accroître l'activité, diminuer le chômage, la pauvreté et les inégalités territoriales. On nous dit qu'il faut de la croissance (2%) pour que l'activité de production marchande permette de résorber le chômage.

Le plein emploi à moins de 5% de chômeurs signifierait que tous les actifs 15-65 ans auraient une activité rémunérée, pour la production de biens et de services marchands ou non marchands, cad. dans le secteur privé ou public. Les trente glorieuses ne peuvent pas être une référence car cette époque 1945-1975 était une période de rattrapage de l'entre deux guerres 1914-1918 --- 1939-1945 et de reconstruction de pays dévastés par 5 ans de guerre totale.

La mondialisation des échanges que nous vivons aujourd'hui, est une formidable opportunité pour notre pouvoir d'achat; nous en profitons abondamment pour les biens durables: l'électro-ménager, TV, ordinateurs, téléphones portables et autres gadgets électroniques que nous ne produisons pas ou que nous ne produison plus. Il en est de même pour l'habillement et les chaussures, les jeux et les jouets, etc... On pourrait quasiment tout importer des pays où l'on produit des biens et des services, à des coûts très inférieurs, principalement en raison des coûts de main d'oeuvre, dans des sociétés en développement (ou en retard de développement), avec des infrastructures industrielles et des systèmes de protection sociale très loin des notres. On pourrait aussi laisser entrer la main d'oeuvre de pays les plus proches à bas coûts, comme la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie (en retard de développement), et l'Afrique... Les gens de là-bas sont tout aussi qualifiés que nous pour prendre les postes de travail à des prix qui les satisferaient, au moins à court terme, très inférieurs aux salaires de chez nous, notamment le SMIC.

Si nous laissions faire les échanges totalement et librement dans ce sens, ce serait le désastre pour nos activités de production de biens et de services, pour les emplois et leur distribution territoriale, pour l'équilibre entre les actifs et les retraités, pour les recettes et les dépenses de l'État et des collectivités locales et pour les comptes sociaux. C'est la raison pour laquelle l'État doit réguler, ce qui veut dire limiter la liberté des échanges.

Symétriquement, la mondialisation des échanges que nous vivons aujourd'hui, devrait être aussi une formidable opportunité pour développer nos activités de production de biens et de services à l'exportation. Car si les pays en développement ont besoin d'exporter et nous de leur importer, ils ne peuvent le faire qu'en important ce que nous devrions leur exporter. Le problème est qu'avons nous à exporter dont ils ont besoin. Dans le système européen de la monnaie unique qu'est l'euro, ce sont les allemands qui profitent le mieux de l'opportunité de la mondialisation car ils produient des biens de production et des biens durables. Nous ne pouvons pas concurrencer les allemands sur ce terrain. C'est donc sur d'autres produits qu'eux que nous devons nous concentrer.

Sinon, il n'y a que la protection: par le contrôle de l'immigration pour la main d'oeuvre étrangère; par le protectionisme pour les importations au moyen de règles imposées par l'État, les normes, les droits de douane ou la TVA dite sociale. L'Angleterre jusqu'au milieu du 19è siècle fut protectioniste pour ses manufactures; les États-Unis furent protectionistes pour se développer vis à vis de l'Angleterre au 19è siècle.

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Mis en ligne le 10/05/2014