LA METHODE DE LA VALEUR ACTUELLE NETTE

La valeur actuelle nette

Comme indiqué précédemment, on calcule la valeur actuelle nette (VAN) de la série des marges annuelles nettes, c'est-à-dire la différence entre la marge annuelle brute et l'investissement initial, à un taux d'actualisation fixé, par exemple le d'intérêt minimum en termes réels.

Mieux encore, on peut étudier la variation de la VAN en fonction du taux d'actualisation; on fera varier le taux d'actualisation par exemple selon la série 0, 2, 4, 6... jusqu'à 20 %. On trace alors la courbe donnant la VAN en fonction du taux d'actualisation (voir figure pour projets A et B).

La figure montre à l'évidence que le projet A est plus intéressant que le projet B (sa VAN est supérieure), tant que le taux d'actualisation, c'est à dire le taux d'intérêt minimum, reste inférieur à 16%.

Le taux d'actualisation auquel correspond une VAN de zéro est le TRI. C'est le taux obtenu au point d'intersection de la courbe de la VAN avec l'axe des abscisses. Dans l'exemple du projet A, le TRI est de 13.8%. Dans celui du projet B, il est de 10.4%. Le projet A est plus capital intensif que le projet B; il reste plus intéressant que B tant que le taux d'intérêt ne dépasse pas 16%.

Comparaison de projets selon le critère de la VAN

La méthode de la VAN permet de comparer des projets concurrents ou des variantes d'un même projet.

Si l'on considère un taux de référence de 8%, on voit que la VAN 8% du projet A est de 153M$ alors que celle du projet B n'est que de 33&M$. Revoir la figure pour les projets A et B.

Le projet A consomme plus de capitaux que le projet B mais il génère davantage de richesse économique.

Le projet A dégage une marge brute annuelle de 55M$ et une VAN 8% de 153M$, pour un investissement initial de 350M$. Le TRI est de 13.8%, soit 8.3% de plus que les taux de référence 8%. C'est de cet écart que résulte le surplus de richesse produit par le projet par rapport à un taux de référence 8% qui représente le coût de rémunération des capitaux investis.

Le projet B, moins consommateur de capitaux, assure une marge brute annuelle de 20M$, une VAN 8% de 33M$, pour un investissement initial de 150M$. Le TRI est de 10.8%, soit 2.8% de plus que le taux de référence 8%. Avec ce taux de référence, le projet B est donc moins générateur de richesse puisqu'il produit 153-33=120M$ de moins que le projet A.

Le projet A génère donc 5 fois plus de richesse que le projet B au taux de référence 8%; de plus, la VAN du projet A reste plus élevée que celle du projet B, tant que le taux d'intérêt reste inférieur à 16%. Ce n'est que lorsque le taux d'intérêt devient supérieur à 16% que la VAN du projet A devient plus faible que celle du projet B et dans ce cas, le projet B l'emporte sur le projet A. Mais il s'agit d'un avantage théorique et illusoire car les VAN des 2 projets sont négatives toutes les deux depuis que le taux d'intérêt a dépassé 13.8%, le TRI du projet A.

Tout ceci confirme le fait que l'augmentation des taux d'intérêt rend les projets à forte valeur d'investissement plus difficiles à justifier sur le plan financier et donc contribue à pénaliser les projets d'investissements en économie de marché.

Limites de la méthode de la VAN

La méthode de la VAN ne permet pas de mettre en évidence le solde de tous les comptes de l'entreprise, c'est-à-dire la plus-value monétaire qui est disponible annuellement pour assurer l'équilibre de son fonctionnement, particulièrement le service de la dette (remboursement de capital et d'intérêts des emprunts contractées). En effet, on doit s'assurer que le projet maintient à tout moment l'équilibre financier de l'entreprise et que les sources de financement envisagées sont suffisantes pour cela. Si tel n'était pas le cas, l'entreprise serait en difficulté financière et devrait faire appel à des sources extérieures de financement. Celles-ci peuvent lui être refusées, ou être trop chères ou n'être attribuées qu'à des conditions qui lui feraient perdre son autonomie. Dans le cas extrême, l'entreprise pourrait être amenée à se restructurer voire à cesser son activité.

Le risque de déséquilibre financier est particulièrement dangereux au début du projet, quand les importantes dépenses d'investissements initiaux sont engagées et que la production n'est pas encore effective. La méthode du tableau financier, plus complète, permet de répondre à cette question.

Toutefois, l'écart entre le TRI et le taux de référence est un indicateur précieux de la capacité du projet à couvrir les frais financiers liés aux emprunts. Mieux, on peut calculer le taux moyen de tous les emprunts, en combinant leurs caractéristiques (taux d'intérêt, durée de remboursement dont années de différé).

On peut alors considérer la part des investissements couverte par ces emprunts et la part restante couverte par l'entreprise, et calculer la rentabilité de cette part restante, la combinaison des deux correspondant au TRI du projet. Un exemple de calcul est donné ci-après:


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Mis à jour le 05/01/2016 Ceseco2016