Le rapport du club de Rome publié en 1972 revisité en 2002; traduction française en 2012.

Halte à la croissance ? : Rapport sur les limites de la croissance (The Limits To Growth en anglais, littéralement « Les limites à la croissance »), également connu sous le nom de rapport Meadows, est le titre en français d'un rapport demandé à une équipe du Massachusetts Institute of Technology par le Club de Rome en 1970. Il est la première étude importante soulignant les dangers écologiques de la croissance économique et démographique que connaît le monde à cette époque.

Seize scientifiques pluri-disciplinaires ont travaillé 2 ans. Les chefs de ce projet étaient Donella Meadows, Dennis Meadows (son époux), Jörgen Randers et William Behrens [lien].. Le rapport fut publié en version originale en 1972. Il fut traduit en français par Jeanine Delaunay et publié par les éditions Fayard en 1973.

En envisageant que la croissance économique puisse un jour avoir une fin, et aussi par la principale proposition que l'on en a tirée, mais qui ne s'y trouve pas explicitement1 (la croissance zéro), ce rapport a suscité de nombreuses controverses.

Il a fait l'objet de « mises à jour » à deux reprises par trois de ses auteurs:

  • en 1993 : Donella Meadows, Jorgen Randers, et Dennis Meadows, Beyond the Limits. Confronting Global Collapse, Envisioning a Sustainable Future, Chelsea Green Publishing Company,
  • en 2002: Donella Meadows, Jorgen Randers, et Dennis Meadows, Limits to Growth. The 30-Year Update, Chelsea Green Publishing. Cette dernière édition du Rapport Meadows est parue en français, sous le titre Les limites à la croissance (dans un monde fini), avec une préface de Jean-Marc Jancovici.

Lisant la préface de la traduction française publiée en mai 2012 (10 ans après sa publication aux États-Unis en 2002), je pense que plutôt que de dire "l'homme a toujours eu pour objectif de dépasser les limites...", il serait plus juste de dire qu'il a toujours dû s'adapter pour survivre individuellement et collectivement. Depuis les premiers outils bi-faces, la maîtrise du feu (première source d'énergie), la chasse-cueillette organisée avec intelligence collective (la première forme étant le langage articulé), l'agriculture et la sédentarisation, les différents âges de la pierre taillée des microlithes, l'usage du feu pour fabriquer des poteries, l'âge du cuivre, l'âge du bronze, puis du fer, etc... jusqu'à nos jours. Tout cela résulte de notre succès reproductif et c'est la cause des 7 milliards d'habitants d'aujourd'hui, distribués sur la planète entière, à toutes les longitudes et latitudes. La crainte que ce processus d'expansion s'arête, résulte des connaissances que nous avons développées dans de multiples domaines au cours de 100000 ans d'existence d'homo.sapiens.sapiens, connaissances qui se sont multipliées et accélérées aux cours du dernier demi siècle...

Une croissance exponentielle indéfiniment paraît impossible à la raison - cf. le doublement des grains de riz sur les cases d'un échiquier. La transformation d'un état existant au suivant par croissance géométrique de raison constante est donc impossible... D'un autre côté l'état d'équilibre, indéfiniment, n'est pas non plus possible comme l'indiquent nos connaissances en matière géologique et astronomique. L'espèce humaine sous sa forme d'aujourd'hui est sans doute appelée à disparaître comme les dinosaures il y a 65 millions d'années, et les millions d'espèces vivantes disparues avant nous, faute d'avoir pu s'adapter aux changements d'états de leur milieu de vie. Peut-être accélerons-nous le processus par notre succès reproductif, notre cerveau, notre intelligence collective d'aujourd'hui (les TIC) et nos techniques ne font que retarder l'échéance. Elle ne se produira pas brutalement mais par un processus symétrique comme cela semble s'être produit chez les mayas, les pasquans, les anasazi, ou communautés du pacifique.

Face à tout problème j'aime à croire que la multiplication des approches et l'élaboration d'idées multiples aide à s'adapter. C'est ce que je retiens de Sir Ken Robinson sur l'éducation, une conférence géniale agrémentée d'un tableau schématique qui se dessine à mesure de son exposé [lien]. Quand on n'a qu'un seul outil à sa disposition, on a tendance à se focaliser sur le seul objet auquel cet outil est destiné; il en résulte pensée unique et dogmatisme.


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Mis en ligne le 16/06/2012