Calais Juin 1940.

Les orgueilleuses troupes allemandes occupent Calais, s'y installent, multiplient les interdictions, les réquisitions, les contraintes. Encore traumatisée par les bombardements des Stukas, la population essaie de rendre un cours à peu près normal à son existence dans une ville démunie de tout. Les habitants de Calais-Nord, empêchés de retourner dans leurs quartiers détruits, utilisent les immeubles vacants de la partie Sud. Dotée d'un « maire de guerre », M. Georges François, l'administration municipale s'efforce de leur venir en aide.

Autour de la cité, l'aviation de Goering aménage des aérodromes de fortune pour le formidable assaut aérien qui deviendra la Bataille d'Angleterre dans laquelle les Messerschmitt n'auront pas le dessus.

En même temps, sur la côte, à l'ouest et à l'est de Calais, de multiples chantiers prennent naissance pour l'implantation de canons de plus en plus gros, qui rendront la vie dure aux navires anglais tentant de passer le Channel.

A cause des préparatifs allemands de débarquement en Angleterre, en septembre 1940, une dure épreuve s'abat sur Calais que, nuit après nuit, la Royal Air Force vient bombarder avec une efficacité très relative.

Comme en mai 1940, les Calaisiens supportent stoïquement ces heures difficiles, ces nouveaux deuils, ces nouvelles mines. D'autres, plus courageux encore, risquent leur liberté et leur vie, pour cacher des soldats français et anglais. Puis ce sont les aviateurs i alliés abattus. que il' on tente de soustraire aux barbelés, au prix de ruses inimaginables.

La Résistance fait ses premiers pas avec les fils téléphoniques coupés, les pancartes arrachées, les inscriptions vengeresses sur les murs. Facilitée par le quadrillage et la ceinture hermétique autour de la zone interdite, la répression est impitoyable.

Ce sont ces heures des premiers temps de l'occupation allemande dans la plus grande ville du département et la plus proche de l'Angleterre; la première ligne du front que décrit cet ouvrage. La narration enveloppe la période du 10 juin 1940 au 31 août 1941. Elle constitue une suite chronologique au premier tome « CALAIS 1939-1940 » dont le succès de librairie ne pouvait qu'inciter l'auteur à persévérer dans dette voie.

Grâce à lui, les heures dramatiques, les multiples actes de courage, les sacrifice des passeurs d'hommes et des « soldats sans uniforme " de la Seconde guerre mondiale ne sombreront pas dans l'oubli. Ils seront pour toujours un sujet de fierté dans l'histoire de Calais.

LA DEPORTATION DES SUJETS ANGLAIS

La présence au sein de la population d'une petite colonie britannique inquiète les Allemands. Certes, la plupart des Anglais, habitant Calais depuis plusieurs générations, ont préféré traverser le détroit en mai avec les derniers bateaux quittant le port, mais il en reste un certain nombre. Si. a priori, les Français ne constituent plus une menace. puisque l'armistice a mis fin aux combats, à l'encontre la guerre continue avec l'Angleterre. Les Allemands estiment que ces citoyens du Royaume-Uni vivant en territoire occupé, peuvent représenter un danger. Aussi, décident-ils de les déporter vers de lointains camps d'internement. Sans révéler le but de la convocation, une affiche est collée :

"Les personnes de nationalité anglaise. habitant Calais ou de passage dans cette ville, âgées de plus de 18 ans, sont requises de se présenter à la Kommandantur immédiatement. Les Anglais qui ne se présenteraient pas aussitôt seront considérés comme espions et jugés d'après les lois militaires allemandes. Der Kommandant; Schwandner, Hauptmann."

Les Anglais ainsi convoqués sont arrêtés et internés, pour la plupart, d'abord à Loos, puis en Belgique, et enfin à Tost, en Haute-Silésie (cas d’Harold Ratcliffe). Les moins malchanceux sont internés à Troyes et à Vittel. Tous restèrent privés de liberté jusqu'à la fin de la guerre. Quand les troupes soviétiques abordèrent la Haute-Silésie, les Allemands ramenèrent les civils anglais à Belfort, puis sur un camp d'internement à Westertrinke, au centre d'un triangle formé par les villes allemandes de Hambourg, Hanovre et Breme. Les internés eurent la chance d'être libérés par leurs compatriotes quand l'armée anglaise pénétra dans cette région en mars 1945.

Voir ici un récit "souvenirs de captivité" par un officier français... où il décrit la vie des prisonniers dans les camps, dont celui de Tost (cliquer).

LES DEPORTES ANGLAIS DE CALAIS

Voici une liste, qui est loin d'être exhaustive. de sujets anglais arrêtés à Calais et déportés par les Allemands. à partir de Juillet 1940:

Photo de prisonniers anglais de Calais au stalag de Tost en 1941

L'histoire de la déportation d'anglais de Calais et du Nord de la France est racontée par Frederic Turner dans un livre "les oubliés de 39-45 la rafle des britanniques" [lien].

Dans ce - blog dédié à l'amitié franco-britannique, on trouvera cette relation de l'évacuation de ma famille de la zone des combats de Calais le 20 Mai 1940, par le destroyer rapide HMS Venomous [lien]. Tous les anglais de Calais ne s'échappèrent pas en Angleterre, soit par choix, soit en raison de leurs obligations professionnelles. Après l'armistice signé le 22 juin 1940, l'Angleterre étant restée en guerre, les allemands demandèrent aux communes les noms des anglais résidents de leur commune; un avis d'avoir à se présenter à la commandantur fut publié... les anglais de 18-60 ans qui s'y rendirent furent arrêtés et internés en Allemagne.

Retour sur l'histoire de Calais.


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Mis à jour le 03/05/2012