Inquiétudes sur la diminution des surfaces agricoles | la Tribune.

Lu sur la Tribune du 21 décembre 2011: "L'inquiétant Monopoly des terres agricoles"

La terre est plus que jamais un enjeu stratégique à l'heure où la demande alimentaire mondiale ne cesse d'augmenter. Pourtant, notre espace agricole diminue sans discontinuer. En cause, la pression de l'urbanisation et la course à la rentabilité. Le problème est lié à la croissance de la population, à celle de la consommation par habitant, et à celle de la productivité de l'agriculture.

Première puissance agricole de l'Union européenne (UE), la France perd "26 mètres carrés de terres par seconde", selon la formule du syndicat Jeunes Agriculteurs, qui a mené en novembre une campagne de sensibilisation sur le sujet (lien). Soit 82.000 hectares de terres agricoles disparus en moyenne chaque année entre 2006 et 2010, rappelle le ministère de l'Agriculture (lien). En cinquante ans, la surface agricole utile (SAU) a ainsi diminué de 20 %, passant de 36 millions d'hectares en 1960 à 28 millions en 2010.

Le principal coupable : l'urbanisation qui, de zones industrielles en centres commerciaux, d'habitations en parkings, domine toujours plus les paysages. 40.000 hectares étaient urbanisés par an dans les années 1960, 78.000 hectares le sont actuellement. Mais la nécessité de construire routes et logements n'est pas la seule explication. La recherche de rentabilité économique - d'autant plus pressante que les agriculteurs dégagent en moyenne de faibles revenus - a également conduit à l'abandon des parcelles insuffisamment productives ou rentables, au profit de la forêt notamment. Faillites, départs à la retraite, difficultés à trouver un successeur sont autant d'occasions qui amènent les exploitants à profiter de l'aubaine financière que peut représenter la vente de terres.


Mis en ligne le 03/01/2012