liens/links
  1. la BCE fête ses 10 ans: article des Echos
  2. du "World Political Forum" fondation de Michaël Gobatchev.
  3. Site du "World political forum"
  4. Diagramme décrivant le cycle infenal productio-consommation-financiarisatio-globalisation
  5. L'économie du tout jetable.
  6. Le salarié jetable
  7. Histoire de la révolution industrielle
  8. La fin du pétrole pas cher
  9. Le loisir et la culture, sont des éléments de notre "richesse" mais on ne peut pas leur donner de valeur marchande dans le PIB
  10. Le PIB ne fait pas le bonheur? sommes nous condamnés à la croissance du PIB?
  11. Pouvoir d'achat, PIB/habitant et croissance d'après Antoine B. billet publié le mardi 1 avril 2008 dans le blog Optimum
  12. Réflexions sur l'économie Libéralisme/Étatisme
  13. Histoire de l'évolution économique transformation du système de production de l'industrie lourde et de transformation au tertiaire, à la finance et à la globalisation.
  14. Le libéralisme signifie-t-il nécessairement moins d'Etat?
  15. Media: Biocarurants, crise alimentaire et croissance de la population d'Homo.sapiens
  16. Changer de système économique; Utopie ou nécessaire adaptation et évolution vers la société de demain?
  17. La planète commence à craquer de partout du fait de la présence d'Homo.sapiens
  18. Changement climatique, développement durable, économie, croissance, pouvoir d'achat... tout cela est-il conciliable?
  19. Comment lutter contre le réchauffement climatique et l'explosion de la planète; des mesures concrètes
  20. Développement économique soutenable n'est pas croissance économique soutenable
  21. Croissance économique "indéfiniment": Comment en est-on arrivé là?
  22. Crises financières mondiales
  23. le marché des produits financiers dérivés
  24. Le désarroi gagne la planète
  25. Trading, traders, les agents de la destruction de masse
  26. Banque Mondiale statistiques clés...
  27. Nations Unies: les objectifs du millénaire
  28. Prix du pétrole au jour le jour sur Oil-Price.net
  29. le pétrole à 170$/baril avant la fin 2008; et 300-400$/baril plus tard, selon de président de l'OPEP?
  30. l'économie triomphante
  31. la taxe carbone
  32. la France pas prête pour la taxe carbone?

à propos du cycle infernal des pays riches: production/consommation dans un contexte de financiarisation/globalisation

J'ai lu avec intérêt cet article des Echos; cet article des Echos reflète la doxa économique dominante de tout notre système des pays industrialisés riches et dits développés; un système, cycle infernal, que tous nos gouvernements élites et intellectuels proches de l'économie orthodoxe, semblent sont incapables d'infléchir. Nous, les habitants des pays riches, sommes dans un cycle infernal de production/consommation et de financiarisation/globalisation. Voir ce diagramme décrivant le système.

Et nous voudrions promouvoir l'extension de ce cycle infernal à l'ensemble des pays de la planète. Voir ici la déclaration finale du "World Political Forum" fondation de Michaël Gorbatchev. Ne pas oublier de voir la liste des signataires et leur qualité.

Financiarisation?
Car l'objectif de rendre fluides les mouvements de capitaux pour faciliter le développement des pays qui veulent sortir de la pauvreté et du dénuement, permet des enrichissements indûs; indûs car consommateurs et investisseurs/spéculateurs - nous sommes tous à la fois des consommateurs voulant acheter au prix les plus bas et des investisseurs voulant être rémunérés par des rendements financiers les plus hauts - profitent du fait que les populations des pays émergeants ont des niveaux de consommation et des systèmes de protection sociale faibles, dont il résulte leurs très faibles coûts de main d'oeuvre. Et cette financiarisation planétaire permet à certains de vivre sans travailler. Voir cette revue qui nous explique quel capital il faut avoir accumulé pour pouvoir en vivre sans travailler!. C'est parce que ces "opérateurs", traders et particuliers adonnés à la bourse, qui travaillent effectivement tous les jours et en permanence en utilisant à leur profit la volatilité des instruments financiers, ne paient pas le vrai coût des biens et services dont ils profitent, notamment la déstabilisation des entreprises, les délocalisations, les salariés jetés à la rue, la désaggrégation du tissu social, tous éléments difficiles à quantifier certes, mais réels et bien perçus de tous. Voir aussi cet article sur l'économie du tout jetable.

Globalisation?
Car le cycle infernal du système "consommation/production" profite doublement de l'extension à la planète entière de la doxa économique. Les producteurs - c'est à dire l'ensemble des acteurs du système de production, jusqu'aux importateurs, distributeurs et les commerçants finals qui vendent aux consommateurs -, (cf le diagramme décrivant le système), vont dans les pays dits "émergeants", pour acheter les produits à bas coûts de production et ensuite nous inonder de produits "made in China", "made in India" et d'ailleurs ... voir les super-marché Carrefour et Leclerc ... et tous les produits de nos caddies... pour la plupart inutiles. Exemple récent vu chez Leclerc, une table de ping-pong flottante pour piscine. Car le pouvoir d'achat chez nous en 2008, c'est d'avoir de quoi acheter tous les produits nouveaux fabriqués tous les ans par le système, proposés à grand renfort de publicité, les téléphones portables qui évoluent tous les ans dans la sophistication, les téléviseurs plats, les home-cinéma, les chaînes stéréo, la voiture qui ne cesse d'augmenter en gamme avec toujours plus de gadgets, etc. etc. Et nos dirigeants inventent le concept d'achats contraints, ou obligatoires... pour nous dire que le pouvoir d'achat c'est ce qui reste quand on a payé l'essentiel cad. l'alimentation, le vêtement, le logement, les équipements ménagers de base, les transports et les impôts qui paient les services publics dont nous bénéficions tous. On voudrait presque que tout cela soit gratuit ou le moins cher possible - oubliant que tous ces produits sont aussi fabriqués par le système - pour pouvoir se payer l'accessoire.

Tout ce système s'est construit surtout depuis la fin de la guerre mondiale de 1939 à 1945, qui a vu la dévastation sans précédent de l'Europe (Russie comprise) et de l'Asie du Sud-Est, et la destruction de tout le capital humain construit pendant le siècle précédent - usines, infrastructures ferroviaires, ponts, ports etc. En reconstruisant tout cela, le monde occidental, avec l'aide de EU qui n'avaient pas été dévastés sur leur territoire mais qui ont payé un lourd tribut en hommes sur ces deux fronts, et grâce au productivisme et à la production de masse, on est passé à un système d'accumulation "indéfiniment" de capital qui se traduit par l'accroissement continu d'inégalités à l'intérieur des pays et entre pays. Les pays les moins dotés en ressources naturelles "marchandisables" ou "exportables" se trouvent alors condamnés, non seulement à rester dans la pauvreté ce qui après tout n'est pas si choquant, mais à rester dénués des infrastructures de base tels que l'eau, l'assainissement, l'éducation, les hôpitaux, tous éléments auxquels la communauté internationale, par l'ONU, veut remédier dans le "les objectifs du millénaire", mais qui est toujours compromis par l'égoïsme collectif des pays les plus riches..

Alors quelles solutions?

Sortir de ce cycle infernal des pays riches, sans mettre en cause le développement nécessaire et légitime des pays émergeants et des pays pauvres, tel doit être désormais la préoccupation de tout citoyen responsable. Il ne s'agit pas d'une lubie d'écologiste ou d'une utopie d'intellectuel. Il s'agit rien de moins que d'empêcher l'humanité de courir à sa perte par l'extinction. Ce qui est nouveau c'est le changement climatique, la perte de diversité biologique, l'accumulation des déchets gazeux, liquides et solides dans tous les milieux naturels et l'impossibilité pour la nature de digérer ces pollutions.

Faute de volonté politique des dirigeants élus de s'attaquer résolument aux causes fondamentales des déséquilibres, car ils sont élus pour un très court laps de temps, les populations sont hostiles aux changements nécessaires et les risques de mouvements sociaux qui évolueraient en émeutes et en révolutions sont réelles, il faut qu'une situation de crise comme celle du pétrole en cette année 2008 se renforce et oblige les producteurs/consommateurs à des changements de comportement, prémisses d'un changement profond de notre civilisation. Voir ici l'évolution du prix du pétrole extrait de "Oil-price.net" (voir dans les lien de gauche). Avec un prix du pétrole à 300-400$/baril, vu la dépendance de notre société, les changements de comportement s'imposeront inéluctablement. Se "serrer la ceinture" consistera alors à revenir à un mode de consommation plus économe et frugal; à privilégier l'entretien du patrimoine, la qualité des produits, les loisirs et la culture.

Mais cela ne sera pas suffisant pour amorcer la décélération souhaitable de l'économie triomphante dénoncée aussi par Albert Jacquard. Il faut que tous les facteurs utilisés par les processus de production et par les consommateurs soient payés à leur vrai prix, non seulement le prix économique. Exemple la taxe carbone. Il s'agit de l'air, de l'eau, des matières premières naturelles - terres agricoles, mines et carrières, forêts etc. - qui ont jusqu'ici été considérés comme gratuits et illimités. L'oxygène de l'air utilisé pour la combustion des combustibles fossiles et responsables de 7.5 milliards de tonnes de carbone rejetés dans l'atmosphère chiffre qui continue de s'accroître malgré le protocole de Kyoto; l'eau; les forêts, les matières premières... En juin 2008, avec la hausse du pétrole l'attention des médias ne se focalise plus sur le changement climatique. On nous parle des immenses gisements de sables bitumineux du Canada exploités en détruisant des km2 de terre fragile et utilisant des millions de m3 d'eau et polluant les ressources naturelles... Économie triomphante oblige... encore et toujours. Le coût de la dévastation de l'environnement n'est pas compté. Voir ici un article du Canada sur la taxe carbone.

C'est donc l'adoption de prix réel, dans les pays riches, qui peuvent déclencher le processus de décélération économique. Elle ne pourra être acceptée que lorsque l'ensemble de tous les acteurs dans le tissu économique et social y sera préparé. Je cite Jean Marie Harribey:
....non une décroissance aveugle, inacceptable pour une majorité de citoyens, mais par une décélération ciblée permettant d’enclencher la transformation des processus productifs et aussi celle des représentations culturelles : la décélération de la croissance, comme première étape avant d’envisager la décroissance sélective, en commençant par celle des activités nuisibles, pour une économie réorientée vers la qualité des produits et des services collectifs, une répartition primaire des revenus plus égale et une baisse régulière du temps de travail au fur et à mesure des gains de productivité, seule manière de promouvoir l’emploi en dehors de la croissance. En sachant que toute remise en cause du modèle de développement actuel n’est réaliste qu’à condition de remettre en cause simultanément les rapports sociaux capitalistes.


Mis en ligne le 28/06/2008 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://paysdefayence.blogspot.com et http://pratclif.com