FRANCE 2005: LE DÉSARROI

La France a mal à la tête. La France est déprimée. Finances publiques calamiteuses, chômage de masse persistant (bon an mal an près de 10% depuis plus de vingt ans), pauvreté croissante qui touche de plus en plus de monde, pouvoir d'achat en baisse pour tous à cause de prélèvements fiscaux nécessaires pour faire fonctionner un secteur public hypertrophié et constamment en hausse, des dirigeants politiques et des élus de plus en plus désemparés face aux réalités économiques et sociales du pays et qui se fient aux hauts fonctionnaires, des grêves et des conflits perpétuels, des syndicats obstinément opposés à tout changement, un dialogue social crispé.... et maintenant la globalisation et le réchauffement climatique.... et la flambée de violences urbaines fin 2005....... On n'en finit pas d'énumérer tous les maux qui causent le désarroi des français.

Ce désarroi se traduit par des blocages continuels de la société à tous les niveaux, l'État, les institutions, les entreprises, les collectivités locales et les syndicats, et les comportements collectifs et individuels. La situation économique et sociale est donc très préoccupante; notre pays ne parvient pas à mettre en oeuvre, de manière consensuelle, les adaptations que nécessitent les évolutions du monde moderne. Par comparaison, nombreux sont nos voisins qui progressent; et l'écart de progression des grands indicateurs à la longue se traduira par de nouveaux reculs de la France.

Les évènements récents les plus marquants sont le conflit de la SNCM, celui des transports publics de la ville de Marseille, et les violences urbaines dans les banlieues nord-est de Paris où se concentrent les problèmes d'habitat inhumain, de ghettoisation des habitants des cités et le chômage et l'exclusion des jeunes, issus de l'imigration magrébine et africaine. Sur ces évènements (novembre 2005) dernier point voir mon dossier.

Pourtant, malgré la paupérisation d'une partie croissante de la population française, et la baisse du pouvoir d'achat de tous, les grandes entreprises françaises transnationales, sont florissantes, leurs bénéfices ont augmenté de près de 50% en 2004. La France continue d'avoir des succès industriels, sa culture continue de rayonner... Et la France est le pays que les touristes du monde entier visitent le plus, celui que les milliardaires et les retraités étrangers choisissent pour s'y installer à demeure ou en résidence secondaire.

Pourquoi?
Voir le site anglais Living in France
et Le site américain: Life in Paris and in France.
et Le site anglais "This French Life".

Voir "un peu d'histoire".

Le modèle social français et la communauté sont mis à mal dans le contexte économique mondial dominée par le néo-libéralisme et la globalisation c'est à dire la libre circulation des biens et services, des capitaux et des hommes. Selon les économistes néo-classiques qui dominent largement la scène nationale et internationale, la libre circulation des biens et services, des capitaux et des hommes permet d'accroître la prospérité de la planète toute entière en augmentant la disponibilité des biens et des services et en diminuant leur prix par le jeu de la concurrence entre producteurs.

Mais ce point de vue est remis en question par de plus en plus de gens, et il est de plus en plus contesté par l'observation des faits. Les écarts entre riches et pauvres s'accroissent en faveur des riches, aussi bien entre pays du Nord et pays du Sud, qu'à l'intérieur des pays du Nord, (Voir division Nord/Sud) et l'économie est en train de détruire les écosystèmes de la planète dont toute vie dépend. La préoccupation du développement durable est partagée par de plus en plus de monde. Les évènements aux États Unis en août 2005 avec l'ouragan Katrina ont montré au monde leurs faiblesses. Voir "l'Amérique une société de gaspillage".

Voir aussi le document "Herman Daly: on Growthmania and Globalization" et
Herman Daly: Beyond Growth. A case against globalization.

Ce dont nous avons besoin ce n'est pas de plus de croissance, mais de plus de développement, plus de progrès, plus de qualité de vie. Exercer nos activités non vers un accroissement de l'économie en volume mais vers l'amélioration des conditions de vie. Cela implique un bon équilibre entre le secteur public et le secteur privé, producteur de produits et de services marchands.

Citation de Monseigneur Ricard Président la conférence des évèques de France à Lourdes, dans le Figaro du 5 novembre 2005: "«Ce n'est pas en érigeant des murs autour de l'Union européenne que nous résoudrons les questions migratoires, seul l'engagement pour un développement solidaire entre les peuples et une conversion nécessaire de nos modes de vie pourront aider à trouver des solutions justes et humaines".

Selon les économistes, les médias et la presse néoclassiques de France et de l'étranger, le pays soufre d'un manque de croissance endémique, d'un chômage de 10% de sa population en âge de travailler, d'un déficit récurrent des finances publiques de l'ordre de 45 milliards d'€ par an, ce qui entraîne un accroissement continuel de la dette de (1100 milliards d'€ en 2005). Or le déficit récurrent et la dette en croissance continuelle d'année en année, représentent le plus danger pour le pays.Voir pourquoi.

Il est temps que les français s'adaptent, sinon ils se condamnent au déclin par rapport aux autres pays de l'OCDE. Voir synthèse du rapport Camdessus 2004. et réflexions sur le modèle social français.

L'analyse du "mal français" et de son déclin n'est pas nouvelle. Les causes seraient profondément ancrées en nous-mêmes collectivement. Toute notre histoire est en fait jonchée d'échecs politiques et militaires. Alain Peyrefitte a brillamment analysé le phénomène en 1968 dans son ouvrage de 600 pages "le mal français", à lire et à relire.

et la suite France le désarroi continue


Créé le 13/09/2005 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr)